ÉPISODE #2 : On comprend, on y prend goût.

On ne prend pas les mêmes et on recommence ; de la décapitation saugrenue, le mythique plombier moustachu recalé, de la dubstep et du gif, et pour clore, un peu de paranormal potentiellement bien flippant.

 

 

FEED THE HEAD

OùKonJoue : feedthehead.net | KiKiafé : Vectorpark
Keske sé : 5 minutes / Gratuit / Flash / Expérimentation Puzzle Chelou / Surréaliste
Via : IndieImpressions
BDCL#W_FeedTheHEad

Feed the head ne s’apparente pas à un jeu. Dénué de toutes explications quant à ses contrôles et ses conditions de victoire, le joueur ne comprend pas ce qu’il doit faire. Ainsi livrés à nous-mêmes, on clique partout pour essayer de provoquer des réactions. C’est l’absence d’objectif qui permet au non-jeu d’en devenir un. Il y a tout à apprendre, tout à comprendre, par l’exploration et l’expérimentation. Feed the head est bien pensé, car il distille au compte-goutte de petites accroches qui empêchent le joueur de se sentir complètement largué. Ainsi, au fur et à mesure des interactions, une logique à peine tangible s’installe. Tandis qu’on la décortique et l’exploite, les réactions saugrenues s’enchaînent.

Cette dynamique donne envie d’en voir plus et surtout de découvrir jusqu’où le jeu peut nous emmener. Feed the Head est un de ces titres qui n’a rien d’autre à proposer que de titiller notre curiosité, ce qui en fait, un très bon jeu.

 

 

AVERAGE MARIA

OùKonJoue : itch.io | KiKiafé : Alicemazzy
Keske sé : 10 minutes / Gratuit / Pc / Ballade narrative / META
PourKwa : ruinjam 2014
BDCL#2_AverageMaria

Détruire; Une activité passionnante et jouissive, déclinable au travers de multiples perspectives. Au hasard, une petite soeur pleine d’entrain sadique qui ravage un bateau pirate lego, regarder en québecois non sous-titré du film d’action bien testostéronneux ou pourquoi pas drunk-texter une déclaration d’amour à un plan cul lors d’une soirée bien éthylisée. Quoiqu’il en soit, chaque scénario comprend toujours une victime et une agression. Dans Average Maria, vous incarnez les deux.

Super Mario Bros demeure un jeu auréolé d’une pure nostalgie enchanteresse. Pour un bon grand nombre d’entre nous, le mythique jeu de Nintendo évoque l’enfance, son innocence, des moments magiques et enjoués à se passer la manette devant un vieil écran cathodique. Average Maria nous propose de ruiner ça, de nous balancer à la gueule la stupidité volatile de ces souvenirs niais, de les confronter à la réalité compliquée et torturée qu’en bon adultes nous sommes sensés affronter. En gros, vous jouez le rôle de Maria, transportée dans le monde de Super Mario Bros. Votre personnage est lent, saute à une hauteur péniblement raisonnable et est dotée pour seuls pouvoirs de la parole et d’une âme. La ballade est lente, parfois même longue et tout ce qui faisait le charme du jeu original est ruiné. Vous voilà désormais seul responsable de la destruction de cet univers autrefois pourtant tellement simple et ludique. Average Maria m’a bien fait rire, en grande partie grâce à ses dialogues bien écrits et incisifs. Il m’a donné envie d’en voir d’autres du même genre, d’imaginer d’autres licences massacrées. Oui, je prône pour le droit à un vidéo-ludisme masochiste, et Average Maria m’a prouvé que c’était possible.

 

 

GAMEOFTHEYEAR:420BLAZEITvs.xxXilluminatiXxx[wow/10#rektedition]MontageParodyTheGame

OùKonJoue : www.gameoftheyear420blaezit.com | KiKiafé : JigxorAndy
Keske sé : FPS / Gratuit / PC, MAC, Linux / GrosNawakParodique / META
PourKwa : 7DPFS jam
BDCL#2_game-of-the-year-420blazeit-3

Pour la suite, on enfile nos survèts de compèt et on fait vrombir les caissons de basse de notre peugeot 405 au chassis rabaissé, jantes alus s’il vous plaît. Car oui, le jeu vidéo a aussi sa communauté beauf’, avec ses codes, sa grammaire et les dérives qui en découlent. On va taper là où les yeux et les oreilles saignent, là où l’âme s’égraine.

Le pro-gaming, qu’est-ce ? À la base, c’est un terme qui vise à circonscrire l’activité de jouer à une volonté professionnelle. C’est-à-dire participer à des tournois compétitifs où l’on peut remporter de l’argent lorsqu’on y gagne. Mais la popularisation grandissante de cette pratique a chargé le terme pro-gaming de nouvelles connotations. En effet, pléthore de gamers non professionnels se sont réclamés de cet univers hautement compétitif et ont, à leur manière, engendré une espèce de sous-culture du jeu vidéo. Performance ; le mot-clé à la base de certaines dérives de ce mode de pensée. En effet, selon la perspective du hardcore/pro-gamer, le jeu vidéo n’a pour principal intérêt que la comparaison des appendices génitaux des joueurs, afin de déterminer qui a la plus grosse.

La communauté pro-gaming est particulièrement réputée pour la bassesse de ses comportements en ligne ; insultes, fair-play inexistant, on flirte quand même pas mal avec les abysses de la misère humaine. Mais heureusement, il y a beaucoup plus amusant. Je parle là des vidéos amateurs de ces fameux pro-gamers, mettant en scène leurs exploits durant leurs sessions de jeu. Avalanche d’effets, de ralentis, dubstep, tout le mauvais goût y est, c’est un véritable festival. Si bien qu’une petite communauté a décidé de parodier les codes grotesques de ce nouveau genre de vidéo.

J’en viens enfin au jeu en lui-même, GAMEOFTHEYEAR:420BLAZEITvs.xx[etc…].Véritable prolongation de cette intention parodique, le titre se pare de tous les attributs formels qui mettent en évidence les excès du milieu. De ce côté-là, le titre est vraiment réussi, car rien ne vous sera épargné. Vous serez constamment soumis à une avalanche décomplexée de gifs, de sons, de texte sublimant la roxxance flagrante de vos performances. Là où le bât-blesse, c’est en terme de valeur ajoutée. Le titre ne fait que cumuler les private jokes, les références au milieu sans vraiment rien apporter de nouveau. Certes, il est amusant car demeure résolument grotesque, mais sans plus. Preuve s’il en faut que la parodie est un art plus difficile à maîtriser qu’il n’y paraît. En gros c’est très con, mais juste pour ça, le jeu en vaut le détour. Oui, tout ça pour ça.

 

 

TO AZIMUTH

OùKonJoue : En développement | KiKiafé : [Bracket]Games
Keske sé : PointAndClick / Narration / Les aliens qui nous aliènent
BDCL#2_To_Azimuth

S’il est bien un stéréotype de personnage difficile à prendre au sérieux, c’est celui du malheureux schizophrène kidnappé par les extra-terrestres. Forcément alcoolique et/ou vétéran du Vietnam, jamais personne ne daigne lui accorder la crédibilité qui pourrait tous nous sauver. Un peu comme ta mère quand elle te dit de prendre une veste parce qu’il fait froid dehors. Tu sais qu’elle a raison, mais tu ne veux pas l’écouter. Bien fait pour ta gueule, tu vas me soigner cette vilaine crève avec des suppositoires XL maintenant, ça t’apprendra.

To Azimuth ne s’encombre d’aucune médication à assimiler par voie anale, mais plutôt d’enlèvement extra-terrestre. Son approche subtile et aguichante se dévoile lentement au travers de ce premier trailer. Prenez le temps, laissez-vous saisir par son ambiance.

L’aventure se déroule dans en Alabama, en 1978. On y incarne au choix un des protagonistes du binôme composé par Susannah et Nate, respectivement la soeur et le frère d’Eli, la personne disparue. Le titre s’apparente à un point and click à l’ambiance bien flippante, inspirée de la fameuse série X-Files, le côté kitsch en moins. Là où le titre tire son épingle du jeu, c’est dans sa volonté de laisser au joueur la possibilité de forger le caractère du personnage qu’il va choisir d’incarner. Ainsi, selon ses choix et ses actions, le joueur construit la personnalité de son avatar, provoquant ainsi des modifications dans le déroulement de l’histoire. Cette idée est poussée jusqu’à permettre l’exportation de votre personnage, au dehors de votre session de jeu, afin de pouvoir la partager à un autre joueur qui sera ensuite confronté à la manière dont vous avez appréhendez le jeu. Plutôt original et intriguant me direz-vous.

Mais to Azimuth n’est encore qu’un prototype qui cherche de l’aide au financement sur Kickstarter, ainsi que de la visibilité sur Greenlight. Si le trailer vous a intrigué, et que ce générique réveille en vous le frisson d’un plaisir nostalgique, il y a fort à parier que les promesses de the Azimuth puissent vous combler.

 

 

Voilà, chocobisous.