Does not Commute

Les cartes de crédit PrePaid, c’est bien pour garder la tête froide lors des soldes Steam mais cela peut virer au supplice lorsqu’il vous manque trois petits francs pour débloquer la sauvegarde dans un chouette jeu iOS freemium. J’ai donc passé une petite semaine à recommencer de zéro Does not Commute en attendant que les copains de chez Mastercard reçoivent mes sous.

Dans un premier temps, Does not Commute est un jeu de voitures vu du dessus où des gens veulent aller à des endroits sur une carte peuplée de routes, de chemins et d’intersections. Does not Commute devient un jeu de gestion de trafic lorsque l’on se rend compte que les gens s’accumulent et que leur routes se croisent. Comme par hasard, le dentiste emprunte le même chemin que Betty, la maîtresse de Monsieur Beck. La situation se corse lorsque Madame Beck a oublié ses clés et que Madame Mayfield, en retard au travail à cause de son mari obsédé par les Yorkshire, se retrouve forcée de faire du tout terrain à travers une grange pour éviter l’engorgement. Le gameplay de Does not Commute est un balai constant de petites histoires qui se croisent, parfois sans rapport, d’autres avec. Cette observation, je la dois à Mastercard. En effet, tout absorbé par le chouette gameplay trajectorisant, j’ai dans un premier temps complètement passé à côté de ces histoires ficelées avec humour. A force de recommencer et de parcourir de nombreuses fois les textes accompagnant chaque voiture, il m’est apparu que la majorité des personnages réapparaissaient à de nombreuses reprises. Au fil des sept cartes actuellement présentes dans le jeu, j’ai donc découvert un trésor de petites histoires absurdes écrites avec talent et humour. Pour ceux qui connaissent mon obsession pour les narrations usant du gameplay comme support principal, vous vous doutez bien que cet aspect de Does not Commute est à l’origine de mon enthousiasme débordant. Un parti pris qui pourtant ne fonctionnerait pas sans son gameplay aux petits oignons.

Au lancement du jeu, le joueur dispose de 60 secondes pour mener à bien sa mission. Cette limite initiale est rongée par chaque personnage selon la longueur de son trajet et par la dextérité du joueur. Pour le conducteur maladroit, il est possible de réinitialiser une séquence mal engagée au prix d’une seconde retranchée sur le total. Ainsi, chaque essai infructueux se paie comptant. Dans ces conditions, il est évident que les 60 secondes initiales sont largement insuffisantes pour voir la fin du jeu mais heureusement, chaque carte regorge de bonus de temps plus ou moins cachés. Le joueur doit donc gérer ses trajectoires au plus juste en jaugeant en permanence de la pertinence d’un passage sans danger par rapport à des acrobaties délicates fortement rémunératrice en secondes supplémentaires.
La sauvegarde intervient au terme de chaque carte pour mémoriser le meilleur score réalisé à ce point du jeu. Une petite facilité qui n’empêchera pas le joueur de devoir reprendre plusieurs fois sa partie depuis le début puisque du score des premières cartes dépend le nombre de secondes disponible dans les suivantes. Une structure bienvenue qui permet de confronter l’utilisateur de carte de crédit traditionnelle à l’aspect narratif du titre.

Does-Not-CommutePour conclure, j’aimerais mentionner l’étrange nom du studio à l’origine de cette réjouissante application ludique. Contrairement à certains qui optent pour un pompeux « Quantic Dreams », les créateurs de Does not Commute ont choisi de se nommer « Mediocre ». Une initiative dont je ne saurais jamais assez les remercier puisqu’elle me permet enfin d’affirmer, sans objection possible, que les jeux de Quantic ne sont même pas des jeux Mediocre.