Histoires d’en parler: Life is Strange #1

Histoires d’en parler c’est deux expériences vidéo-ludiques différées qui se racontent l’une à l’autre. On choisit un jeu, on y joue chacun de son côté et ensuite on partage, dans l’Amour et le Respect mutuels tous relatifs hérités de nos fondement judéo-chrétiens.

 

SANDRO:

Bonjour, Bonjour cher ami,

Je viens à peine de me lancer dans Life is Strange et déjà je ne me reconnais plus. Comme chacun sait, je ne suis pas un grand amateur de fictions interactives. Pour moi ce genre à cheval entre le cinéma et le jeu est quelque peu bancal. Je me retrouve à chaque fois frustré tant je trouve que l’histoire perd en rythme et en intensité à cause de l’interactivité. Tout ça pour avoir dans tout les cas une illusion de choix au mieux correcte, mais le plus souvent complètement ridicule. J’ai du coup une impression de gâchis permanent. Etrangement le début de Life is Strange a résonné bien différemment. Je dois avouer être malgré moi très intrigué. Je m’en suis éloigné par manque de temps mais je n’attend que d’y retourner.

Toi qui est un amateur de drama interactif patenté comment as-tu abordé la chose?

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WUTHRER:

Yo, hardi compagnon collatéral, d’aventure parallèle.

Avant même de lancer le jeu, celui-ci m’avait intrigué. En effet, j’ai parcouru plusieurs articles (vraiment en diagonale, je suis spoilsensible) qui l’encensaient : GAME OF THE YEAR. Bim direc’, alors qu’il ne s’agit d’ailleurs que du premier épisode sur les 5 annoncés, si je ne dis pas de bêtise? J’étais donc autant curieux de savoir ce qui pouvait bien provoquer un tel émoi, que sceptique à l’idée de confronter mon point de vue à la nouvelle hype de surévaluer tous les jeux portés sur la narration, parce que c’est chargé d’émotions et ça rend le jeu vidéo plus intelligent. Je ris.

Ouais parce que moi aussi les fictions interactives m’ennuient, rapidement. La plupart du temps, je bute sur une accumulation de frustrations et de remontées abruptes à la surface, là où je ne consens plus à suspendre ma crédulité. Par exemple dans Gone Home, le simple fait de trouver des vieux articles de journaux qui traînent sur des tables de chevet m’horripile.

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Gone Home – Oh, un article de journal découpé qui traîne dans un couloir. Comme c’est pratique.

Personne ne fait ça, c’est juste pour donner des trucs à lire au joueur, pour l’aider à contextualiser là où, et quand il se trouve. Et tu sais ce qui m’énerve le plus là-dedans ? (Attention, accroche-toi) Pour moi c’est un genre de gameplay qui reste pour le moment beaucoup plus amusant dans la vraie vie que dans un jeu vidéo. Quand je visitais des appartements à louer, je peux t’assurer que je me gavais de narration collatérale et qu’elle était bien plus réussie que dans n’importe quel jeu “narratif” auquel j’ai pu me frotter. Tu auscultes les dessins d’enfants accrochés aux murs, quels genres de livres sont exposés sur la bibliothèque, de quelle manière sont agencées les pièces, et si différemment ; lesquelles, etc… Ouais, ça ressemble un peu à du mentalisme de bas-étage, mais c’est pourtant beaucoup plus amusant à faire que dans n’importe quel jeu vidéo qui s’y essaie maladroitement. Les raisons sont évidentes, c’est que ça demande un niveau de détail complètement fou pour que ça soit crédible. J’estime que c’est vraiment difficile pour un jeu vidéo de poser un paradigme suffisamment solide pour rendre ce genre d’expérience vraiment cohérente et stimulante. Que ça soit en terme d’écriture, ou technique. Mais je suis peut-être simplement aigri.

À vrai dire, il s’agit là de la première ébauche de réflexion qui me vient à l’esprit maintenant, tandis que je viens à peine de terminer le premier épisode de Life is Strange. Parce que justement, ce sentiment désagréable que je décris, je ne l’ai pas ressenti. Mes appréhensions de vieux grincheux/blasé inhérentes au genre de la fiction narratives n’ont pas trouvé leur écho. Tant mieux. Donc pour une fois, je dirai que nos impressions se rejoignent. C’est plutôt étonnant, non ?

J’ai bien une idée du pourquoi de la chose, mais je ne me risquerai pas à l’analyser avant d’aller plus loin. La suite se fait attendre, j’y cèderai avec donc encore plus de curiosité qu’au début.

 

Voilà pour le bref ressenti du premier épisode, la suite poindra le bout de son nez la semaine prochaine.

 
Épisode suivant:
Histoires d’en parler: Life is Strange #2