ÉPISODE #1 : Peut-être que ça va faire mal.

Dans cette nouvelle chronique, on va se laisser aller à l’imprévu. L’idée est de présenter brièvement d’hétéroclites productions vidéo-ludiques, ayant chacune pour dénominateur commun un potentiel « surprise » ; Qu’elle soit agréable, consternante, intrigante ou carrément incompréhensible, peu importe. Un peu à la manière des flatulences sournoises, certains s’y retrouveront sereinement soulagés et d’autres plutôt dérangés. C’est comme vous le sentez.

 

 

SPACE IS RED

Où qu’on joue : itch.io | Qui qu’a fait : Todd Luke
Keske sé : 2 minutes / Gratuit / Flash / Narration Cheloue

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Space is red est une de ces productions à l’intérêt ludique très limité. En effet, celui-ci ne vous réclamera aucune réflexion, aucun réflexe, juste quelques clics pas tout à fait évidents en certains de ses endroits. Par contre, le titre se révèle intéressant dans le rythme de sa narration. Là où d’autres du même genre se perdent à vouloir stimuler vos capacités d’introspection métaphysique en vous infligeant de longues séances de contemplation poétique, Space is red se veut résolument plus expéditif. Cette impression est renforcée par la multiplication des perspectives des séquences de « jeu ». Relativement hétéroclites, elles parviennent néanmoins à former un tout cohérent pour lequel on ne trouve nullement l’envie de s’indigner. Parce que pas le temps.

 

 

PAUSE AHEAD

Où qu’on joue : gamejolt.com | Qui qu’a fait : Askiisoft
Keske sé : 20 minutes / Gratuit / Flash / puzzle plateformer RP

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Que se passe-t-il lorsqu’on actionne la pause dans un jeu vidéo ? Au premier abord, le temps se fige et tout ce qui en dépend demeure sagement stoïque. Vrai, mais pas tout à fait. Qui n’a jamais constaté que certains effets graphiques, par exemple, continuent de s’illuminer ou de se tordre, indifférents à la volonté du joueur.  Peut-être est-ce cette insoupçonnée curiosité qui a inspiré le collectif Askiisoft (les mêmes qui ont réalisé l’excellent Tower of Heaven).

En effet, dans Pause Ahead, la fonction pause est volontairement buggée, ce qui a le bon goût d’énerver le narrateur omniscient. À vous donc d’en abuser, d’en surabuser même, pour parvenir à vous échapper de cet énigmatique labyrinthe. Soyez patients cependant, car le véritable potentiel ludique de ce puzzle platformer ne se dévoilera qu’après quelques minutes de jeu, progressivement, jusqu’au niveau de fin, qui clotura votre épopée avec panache. Bien fignolé dans sa forme, mais peut-être parfois un peu approximatif dans son level design, Pause Ahead reste très agréable à surmonter.

 

 

LISA

Où qu’on joue : en développement | Qui qu’a fait : dingalinggames
Keske sé : RPG / Subversif / PC et MAC / On regarde sagement le trailer pour le moment

Un jeu qui parle de survie, de sacrifices et de pervers, c’est en ces termes que le titre d’Austin Jorgensen se dévoile au joueur. Kickstarté en décembre de l’année passée à raison de plus de 16’000 dollars sur les 7’000 qui étaient nécessaires, LISA tente aujourd’hui de faire sa place sur Greenlight et vous demande donc de cliquer sur le petit pouce en l’air. En vrac :

  • – Les amputations seront courantes et agiront sur les statistiques de vos personnages (des yeux qui tombent, des bras en moins, des cicatrices…)
  • – On peut aider des bandits et autres hors-là-loi à piller et détruire des villages qui demeureront saccagés.
  • – Il est possible de faire jouer nos compagnons de route à la roulette russe afin de se remplir les poches de flouze. Mais en cas d’échec, leur mort est définitive.

Le jeu se profile comme un RPG au fond subversif, agrémenté de quelques passages d’action et de plateforme. On l’aura compris, avec LISA, aux chiottes la dentelle et la poésie. On écrase ses ennemis avec un tracto-pelle et  on utilise des cerfs comme arme de pugilat, à torse nu s’il vous plaît.  Même si le jeu n’est donc pas exempt d’une certaine dose d’humour noir, il me tarde de découvrir jusqu’où le développeur osera aller dans l’expression de ses pulsions malsaines.

 

 

FORTUNE CATCHER

Où qu’on joue : itch.io | Qui qu’a fait : MUYO (Marion Esquian et Wyel)
Keske sé : Local Multiplayer ONLY/ PartyGame / PC / Play for free or what you want
Via : oujevipo.fr

FortuneCatcher

Si vous n’avez pas d’amis, c’est dommage pour vous. Si vous en avez, c’est le moment de les confronter à Fortune Catcher et de vous mélanger les membres parmi. Un peu à la manière de QWOP (le jeu, le cosplay) le jeu vous réclamera de coordonner plusieurs touches de votre clavier afin de mettre la main sur une boule kawaï toute mignonne qui contient des billets du futur, comme les fortune’s cookie. Attention cependant, car la configuration des touches est distribuée aléatoirement à chaque début de partie. Ce faisant, vous êtes assurés de vous marcher maladroitement sur les doigts. En effet, Fortune Catcher se joue à deux, sur le même clavier. Inutile de vous dire que ça devient vite le bordel et que selon le degré d’intimité que vous partagerez avec votre adversaire, il est tout à fait concevable d’en venir aux mains. Quand tous les coups sont permis, c’est bien plus rigolo.

Voilà, chocobisous.